« Leave the lost and dead behind » Terminée

Ta vie est misérable. Tu te le répète depuis maintenant plus de deux ans, tu n'en as pas marre, Maxwell ?

Lorsque tu es né au Canada, dans un petit village du pays, tu as eu la belle vie. Tes parents étaient deux carnivores, et pourtant, tu n'as jamais été un enfoiré au sujet des proies. Tout a si bien commencé, tu étais heureux dans ta famille, tu n'avais même pas de problèmes à te faire des amis et jusqu'à ton adolescence, tu étais épanoui.

Tu te retrouves en Amérique lors de tes 14 ans, en pleine adolescence. Je ne sais pas pourquoi, à ce moment-là, tu as fait une crise importante contre tes parents, mais compréhensive. Tu as été séparé de tous tes amis, et une fois à New-York, tu n'avais plus aucune base.

Ce n’est pas le pire dans ta vie Max, je le sais... Car même après un déménagement difficile, tu t'en es remis. Tu n'as pas fini tes études, car tu as décidé tout bonnement d’entrée à l'armée. Tu y as fait qu'une année, et même pendant cette année, ça s'est bien passé. Vraiment, tu as eu une vie presque impeccable, comme un bon citoyen Américain. Tu as passé une année, et ensuite fait l'école de police. Tu y as rencontré cette fille... Cette fille, qui est devenue ta femme.

Je sais que ça te fais mal, quand tu te souviens de son visage. De son nom, de sa voix. Ton cœur est sur le point d'exploser, comme tes larmes, dès que tu y penses. Mais tu dois apprendre à être fort à nouveau Max, tu ne crois pas ?

Ça a accroché très vite entre vous, un amour fusionnel. Vous avez fait l’école, mais pas affecté dans le même commissariat. C'était une bonne idée, pour avoir de quoi raconter en rentrant du boulot. Car oui, je me souviens que vous aviez emménagé ensemble peu après la première année de votre affectation. Comment ça a pu se dégrader autant Max ? Comment as-tu fait pour que tout s'écroule, alors que vous vous viviez l'amour parfait ?

Ah oui, ton infertilité.

Vous avez beaucoup essayé. Encore et encore, pour avoir un enfant, le vôtre. C'était tellement important pour elle, elle en rêvait même la nuit, de cet enfant. Toi aussi, je le sais, que c'était important... Mais tu as été plus réticent, comme si tu savais déjà que quelque chose allait clocher.

Je me souviens comme si c'était hier, lorsqu'au médecin, ils vous ont annoncés que tu étais incapable de donner de quoi créer un enfant en elle. Vos visages se sont décomposés, mais pour elle, c'était pire. Cette soirée qui suivait cette annonce, ses cris résonnent encore dans ta mémoire. Qu’est-ce que tu l'avais aimé cette femme malgré ses crises. Tu t'en veux encore aujourd’hui, d'être incapable de pouvoir donner vie. Mais tu n'y peux rien Max, tu ne peux pas faire de miracle, tu devrais le savoir.

Tes rêves sont remplis de cris, de sang et de yeux qui te scrutent. Tu fais ces cauchemars depuis la mort de ta femme. Tuée pendant une intervention, où tu y étais également. Ce regard... Ce regard que tu lui as lancé, désespéré, lorsque tu as compris que tu n'allais pas réussir à la protéger. Ça faisait quelques semaines voir des mois que vous étiez en froids, à presque vous engueulez tous les deux jours, mais tu n'as jamais autant ressentit de regrets et de désespoir à cet instant-là.

Tu es parti de New-York peu de temps après ça, et c'est comme ça que tu es arrivé à Windcoln. Triste, perdu. Et depuis, tu n'as jamais pu t'en remettre. Pourtant je l'ai vu, tu as essayé. Pendant plusieurs mois, tu as tenté de rester debout, d'oublier, mais c'était impossible. J'ai vu cet espoir s'éteindre au fond de tes yeux.

Tu as été vidé de toute vie.

Maintenant deux ans qu'elle vous a quittés. Deux ans que tu es un mollusque, qui attend la mort. Tu es trop lâche pour faire quoi que ce soit, je le sais, mais tu souffres de trop. Tu souffre tellement qu'un jour, je sais que tu vas craquer. Un jour où personne ne l'aura vu venir. Pourtant, il suffirait que tu te laisses simplement aider Max. Si seulement tu ouvrais ton cœur à d'autres personnes pour qu'ils puissent te relever.