With a cut clean hands, a fire to feed •• Simón

Simón est né en Floride d’une mère latino et d’un père américain. Son père a servi dans l’armée et n’était donc pas souvent là, mais ça n’avait pas l’air de déranger la jeune mère qui savait parfaitement qu’elle allait vivre ainsi. Elle a cependant eu une autre fille deux ans plus tard et un fils presque dix ans plus tard ; un accident certes, mais un accident heureux.

Né dans le mauvais corps, le petit jeune a très vite commencé à montrer un intérêt pour ressembler au genre opposé. Si sa mère ne cautionnait pas ça, son père, lui, a souvent forcé pour tenter de le remettre dans le droit chemin en le battant ou en le punissant quand il était à la maison. Sa mère n’approuvait aucunement les manières de l’homme qui lui a pourtant fait comprendre de ne pas tenter de l’arrêter. Elle ne supportait pas l’idée de punir ses enfants ainsi, et elle tentait de le réconforter les fois où il venait pleurer dans ses bras. Ce n’était pas facile pour elle d’accepter un enfant aussi particulier à ses yeux, mais son amour était plus fort que son incompréhension.

Plus tard dans son adolescence, le père de Simón a essayé de lui faire faire une thérapie de conversion. Il a immédiatement refusé de la faire, hurlant sur son père qui continuait de le pousser pour y aller. Il n’était pas bête le Simón, il savait que ça allait mal finir pour lui, et il ne pouvait pas supporter l’idée qu’on tente de lui retourner le cerveau par tous les moyens. Alors un soir, il a pris ses affaires, et il est parti. Il a fugué loin de la maison, loin de toutes ces emmerdes. Loin de sa famille, et surtout loin de son père qui ne s’inquiétait aucunement de la fugue de Simón. Il a disparu des radars pendant deux semaines avant d’être ramené à la maison en piteux état.

Il avait galéré à se nourrir, il était parti le temps d’une nuit chez un ami, avant de déguerpir. Non, ça n’a pas été facile les autres jours. Dans le froid, dans la peur, il marchait, il cherchait un abri, ça a été un véritable calvaire mais l’envie de se tenir loin de cette famille de fou l’obsédait. Il avait même pensé à en finir avec sa vie, mais il n’a jamais trouvé le courage de le faire. Alors quand il a été ramené, il a été engueulé pendant des heures. Il se sentait au plus mal, mais heureusement que sa mère est venue chercher sa main pour le réconforter ; elle n’a presque pas fermé l'œil durant ces deux dernières semaines, elle était furieuse, mais en même temps… Elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.

Simón a toujours voulu s’affirmer et la réticence de son père l’a poussé à toujours être en rivalité et lui a donc permis de développer son caractère. Il a passé une sacrée adolescence, à tenter de fuir les thérapies bizarres que son père tentait de lui imposer avant de totalement arrêter, bien trop pris par son métier. Simón profita de ses longues absences pour faire sa loi et faire vivre un enfer à sa mère et à sa fratrie. Il avait besoin d’aide, mais il avait développé une véritable peur à l’idée de voir un professionnel. Il n’en pouvait plus de voir son corps changer dans le mauvais sens. Mais il avait l’esprit trop pris ailleurs pour tenter de changer les choses.

À ses vingt-et-un ans, Simón est jeté dehors, mais lui dit qu’il est parti de lui-même après avoir volé les dogtag de son père pour le punir et en guise de trophée. Sans emploi et sans argent, il s’est déplacé ailleurs en faisant des petits boulots et en vivant dans des abris de fortune le temps de se payer un appartement miteux en colocation. Sa fugue plus tôt dans son enfance a fait qu’il ne s’est jamais vraiment plaint de cette vie misérable. De plus, cette mise à la porte lui a donné l’occasion de repartir de zéro et de se présenter comme il s’est toujours senti. Mais le manque d’argent a fait qu’il a dû attendre très longtemps avant de pouvoir entamer sa transition.

Entre temps, il s’est découvert une passion pour le combat. Il a pris pour habitude de se rendre aux matchs de boxe pour en profiter au début, avant de tomber dans l’addiction aux paris faits sous le manteau. Et cette manie ne l’a jamais vraiment quitté. C’était plus fort que lui, l’adrénaline que les spectacles lui procuraient le poussaient à en redemander, encore et encore.

À force d’enchaîner des contrats et de ramasser un peu plus d’argent grâce au pari de combats, il a pu économiser assez pour déménager et s’installer à Windcold à ses vingt-sept ans où il a pu s’épanouir. Si, au début, il s’est montré assez timide, il a très vite fini par reprendre son caractère de cochon. Il ne cessait de se motiver en se rappelant de ses galères d’enfant. Alors il a pu se remettre à avancer.
Après avoir passé quelques années à se stabiliser et à enfin se faire suivre par un psychologue, il a enfin entamé sa transition quelques mois après ses vingt-neuf ans. Quand il s’est senti assez confiant et bien dans sa transition pour sortir de sa petite bulle de contrats hasardeux, il a été recruté en tant que vendeur en boutique d’esclaves. Agressé un an plus tard par deux animaliens en fuite, il a été grièvement blessé, ce qui a fortement ralenti sa transition. Il a cependant réussi à en blesser un avant qu’il ne s’enfuie, une petite fierté qui a ravivé la soif de combats.

Sauf que cette fois-ci, il ne voulait plus être un simple spectateur. Il s’est vite fait un camarade de beuverie avec lequel il se battait amicalement. Et finalement, tous deux ont eu une idée, celle de former un fight club pour rassembler des personnes qui, comme eux, avaient une envie de se défouler quand tout allait mal dans leur vie. Bien sûr, l’activité devait rester secrète, et c’est pour ça que tous les concernés se sont mis d’accord pour ne pas parler du fight club. Mais un secret, ça finit toujours par se savoir. Et Simón savait parfaitement les risques qu’il prenait. Son ami aussi d’ailleurs.